"Aux bords de la Seine", du recueil: Des cours d'eau, par Carlos Alvarado-Larroucau (français-español)

Anahí ou la légende du Ceibo*

Aux bords de la Seine

Ce n’est pas par hasard
que la Seine roule
à ses bords la vie

Et qu’elle me voit revenir
constant
pour débusquer les lignes
pliées des saules
jour et nuit

A ses bords je lis
à vive voix
Divagations et Dés
La dentelle des ondes
explore déjà
sur le reflet mouvant
les coordonnés des astres

Ce n’est pas par hasard

Vous l’avez vue
s’abreuver
d’étincelante poussière
distillation migrante
des hauts confins du monde
le soupir bruineux des cours sacrés

Le fleuve des druides
accueille en chaque feuille
trempée et ballottée
l’orbe du Nil

L’œil mystique déborde
le bleu d’une larme
et une rouge traînée

C’est ici qu’Isis
dame du trône
pharaonne des hirondelles
chante et rassemble le corps aimé

Renaissance

C’est ici que le feu
fait d’Anahï
princesse guarani
fleur de Ceibo
arbre phare de La terre sans mal

Aux bords de ce fleuve
persistant témoin des métamorphoses
aimant de l’absolu
le monde fait semblant
de ne pas craindre
l’engloutissement
et l’Infini…

Alvarado-Larroucau, Carlos, Des Cours d'eau, L'Harmattan, coll. Poètes des cinq continents, 2013.
(*) Photo: "Daphne", oeuvre de Steven Scherer (KY, USA).
Steven Scherer's glassworks @: SCHERER'S GLASSWORKS

A orillas del Sena

No es por casualidad
que el Sena arrolla
en sus orillas la vida

Y que me ve volver
constante
a encontrar las líneas
plegadas de los sauces
noche y día

En sus costas leo
de viva voz
Divagaciones y Dados
el encaje de las ondas
explora ya
en el reflejo moviente
las coordenadas
de los astros

No es por casualidad

Usted la vió
abrevarse
de polvo destellante
destilación migrante
de los altos confines del mundo
el suspiro brumoso de los cursos sagrados

El río de los druidas
acoje en cada hoja
empapada y atada
el orbe del Nilo

El ojo místico desborda
el azul de una lágrima
y un largo rojo trazo

Es aquí que Isis
dama del trono
faraona de las golondrinas
canta y ensambla el cuerpo amado

Renacimiento

Es aquí donde el fuego
hace de Anahí
princesa guaraní
flor de Ceibo
árbol faro de La tierra sin mal

A orillas de este río
persistente testigo de las metamorfosis
imán de lo absoluto
el mundo finge
no temer
el engullimiento
Y el Infinito…


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